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Théorie sur la
construction des
Pyramides
(Vincent Elissagaray)
La rampe linéaire
à contrepoids

La fonction de la grande galerie
La construction de la grande galerie
a du demandé beaucoup de temps et d'effort aux
Egyptiens, compte-tenu de l'importance de la salle et
du soin apporté à sa réalisation,
mais les Egyptologues s'interrogent encore sur son rôle
exact (esthétique, utilitaire, religieux).
Il existe cependant une théorie
pour expliquer la présence de la grande galerie,
consistant à poser que celle-ci faisait partie
d'une rampe linéaire. En effet, l'aspect de la
salle donne à penser que des traîneaux ont
été tirés dans cette galerie.
Cependant, la pente est trop importante
( 50%) pour que des hommes aient pu tirer les traîneaux
manuellement. J'en ai donc déduit qu'il avait existé
un mécanisme permettant de tirer les traîneaux.
La première idée qui m'est alors venu à
l'esprit est une poulie placée en haut de la galerie
mais les Egyptiens n'avaient pas la technologie nécessaire
pour réaliser une poulie solide. Il existe cependant
un autre objet qui pourrait jouer le rôle de poulie
: Il s'agit de poutres polies en pierre ou en bois fixé
aux deux parois de la galerie, et sur lequel glisseraient
les cordes.
L'arrivée des
traîneaux sur le chantier

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Pour faciliter le déplacement
des traîneaux sur le chantier (mais il existe aussi d'autres
raisons...), la partie basse de la rampe linéaire est
construite progressivement, au fur et à mesure de la
montée des assises. Seul la grande galerie et son mur
de soutènement sont construits entièrement, avant
même la pose de la première assise. (l'ensemble
mesure 48 m de hauteur et 40 m de longueur environ)
Les routes de montagne intérieures

Une fois les blocs de pierre des premières
assises déposés sur une hauteur de 20 m, deux
"routes de montagne" (de couleur rouge brique sur
le dessin) permettant d'atteindre le sommet de la grande galerie
sont construites autour de celle-ci.
Cependant, un espace libre est laissé
sous la nacelle, de façon à ce que celle-ci puisse
toujours descendre le plus bas possible.
La fin de la construction

Pour hisser les très lourdes poutres
situées dans les chambres de décharge, les Egyptiens
ont construit une nouvelle route de montagne à la fois
très large et en pente douce (8 à 10 %) autour
des assises construites précédemment.
Cette route pourrait débuter côté
est, à proximité de la chaussée monumentale
sur laquelle sont transportés les blocs de granit (voir
theorie(suite) pour plus de détails).
Enfin, la construction s'achève par
la réalisation d'une petite pyramide à 70 m de
hauteur environ (non représentée sur le dessin).
Remarques:
Sur la terre ferme, pour que les longues
files de haleurs aient toujours de la place à l'avant
des lourds traîneaux, il pourrait être préférable
de faire commencer la route de montagne à une extrémité
de la face est :



figure 1: Le monte-charge
archaïque

figure 2: Un funiculaire
L'arrivée des traîneaux
sur la pyramide
Pour hisser les traîneaux sur la rampe,
les Egyptiens ont pu se servir d'un monte-charge archaïque
un peu comparable à nos funiculaires modernes (cf. figure
1 et 2); En effet, tout comme les passagers qui sont à
l'intérieur de ce type de train, le bloc de pierre sur
son traîneau reste bien droit sur le monte-charge pendant
toute la montée.
Description des opérations
Le traîneau provenant de la carrière
est d'abord déposé sur le monte-charge. Ensuite,
des hommes placés dans la grande galerie remontent la
nacelle du système de contrepoids vers 30 m d'altitude
et d'autres hommes la relient à l'avant du monte-charge.
Lorsque la nacelle est suffisamment lestée, celle-ci
retombe alors tandis que le monte-charge portant le traîneau
est hissé en haut de la rampe. Une fois que celui-ci
est arrivé tout en haut, les ouvriers tirent le traîneau
sur la dernière assise pour l'évacuer (c'est facile
puisque le traîneau est horizontal) puis détachent
les cordes.
Figure 1

Figure 2: Dépose d'un bloc
Le placement des blocs de pierre (1)
Une fois sur la pyramide, des ouvriers halent
le traîneau sur l'assise en le faisant glisser sur du
limon humide puis ils le hissent en haut d'une rampe parallèle
à la rangée au bout de laquelle le bloc doit être
déposé (cf. figure 1).
Je suppose qu'à la carrière,
le bloc de pierre avait été posé sur des
rondins sur son traîneau :

De cette façon, les ouvriers peuvent
l'évacuer par le côté puis le pousser sur
un tapis roulant posé sur une route en dévers.
Au bout de cette route, le bloc se retrouve sur une rampe descendante
sur laquelle est installé un autre tapis roulant dirigé
dans une autre direction. Les ouvriers doivent donc soulever
le bloc avec des leviers pour pouvoir modifier l'orientation
des rondins.
Des butées empêchent les rondins
de redescendre la pente. De plus, ils sont enduis de graisse
de façon à pouvoir facilement tourner sur eux-mêmes
lorsque la pierre glissera dessus.
A présent, les Egyptiens dévalent
la pente en poussant le bloc (cf. figure 2). En bout de rampe,
la pierre quitte le tapis roulant et 'atterrit' sur le sol recouvert
d'un enduit glissant. Sa vitesse lui permet alors de se placer
tout contre sa rangée.
Le placement des blocs de pierre (2)

figure 1
a/ Comment placer une pierre sur une rampe
très inclinée
Tout d'abord, le traîneau portant le
bloc de pierre est installé dans une position légèrement
décalée (vers la droite sur le dessin) sur un
ascenseur oscillant maintenu horizontalement grâce à
2 cordes (cf. figure 1). La pierre est reliée par des
cordes un peu lâches à un traîneau-contrepoids
rempli de gravats.
Puis la corde de gauche reliant l'ascenseur
au sol est dénouée, ce qui fait que l'ensemble
bascule vers la droite. Les cordes qui relient le bloc au traîneau-contrepoids
se tendent alors au cours de la chute et la retiennent.

Ensuite, des gravats sont retirés
du traîneau-contrepoids, ce qui permet au bloc de pierre
de glisser sur la rampe :

b/ Le placement de la pierre
Lorsque le bloc est arrivé en bas
de la rampe, les ouvriers détendent un peu les cordes
en rapprochant le traîneau-contrepoids puis ils tirent
sur le bloc pour le faire pivoter.

Comme la rampe est très inclinée,
la pierre est proche du basculement et il suffit donc d'un petit
effort pour la faire tourner.
Pendant la rotation, si le bloc prend trop
de vitesse, les ouvriers retiennent le traîneau-contrepoids
pour le freiner. Il existe aussi la possibilité de relier
la pierre à une file de traîneaux raccordés
entre eux par des cordes un peu lâches (de cette façon,
la corde exerce une traction de plus en plus forte sur le bloc
au cours de la rotation).
Remarque à propos du a/
La pierre devrait être bien plus inclinée
après le basculement de l'ascenseur si celui-ci est placé
sur une route semi-descendante :

L'évacuation des poutres
de la grande galerie

Tout d'abord, une des 12 poutres composant
le toit de la chambre de la Reine est hissée aussi haut
que possible à l'intérieur de la grande galerie
grâce à la rampe linéaire à nacelle-contrepoids.
Puis l'architecte s'est servi d'un autre système de contrepoids
pour déplacer la poutre jusqu'en haut de la grande galerie,
l'évacuer par le haut et la déposer sur la partie
arrière de la pyramide. Ce système a consisté
en un traîneau-contrepoids que des ouvriers pouvaient
remplir de gravats et qui descendait sur une route construite
sur la face arrière de la pyramide.
Tout en haut de la grande galerie, un dispositif
permet de placer le traîneau sur un plan horizontal (auparavant,
il était sur un plan incliné à 50%). Ceci
permet de haler ensuite dans de bonnes conditions le traîneau
sur un pont posé (temporairement) au-dessus du vide et
de le déposer sur la partie arrière de la pyramide.
Après, on recommence les mêmes
opérations avec la poutre suivante.

figure 1

figure 2
La pose des poutres sur le
toit de la chambre de la Reine
Pour pouvoir installer une poutre sur le
toit, je pense qu'il est nécessaire de la déposer
dans une position proche de la verticale sur le bac à
sable (voir figure 1). En effet, si au contraire la poutre était
posée horizontalement sur le bac alors elle y irait rapidement
cogner contre le mur et se coincer dans cette position.
Comme certaines poutres du toit sont inclinées
vers l'arrière de la pyramide tandis que d'autres sont
inclinées vers la grande galerie, il est nécessaire
de procéder en deux étapes et construire deux
rampes différentes dans la chambre de la Reine pour réceptionner
les poutres. De plus, pour que la poutre soit finalement inclinée
vers l'arrière de la pyramide, il faut la rabattre vers
la grande galerie en tirant dessus avec des cordes après
que celle-ci ait été déposée verticalement
sur le bac (voir figure 2).
La pose des poutres sur le toit
de la chambre du Roi

Poutre inclinée grâce
à un ascenseur oscillant géant
Pour placer ces poutres dans une position
inclinée, les Egyptiens utilisent la méthode décrite
dans Le placement des blocs de pierre (2).
Un système pour hisser le pyramidion

Après que le toit de la chambre du
Roi ait été installé, le pyramidion est
tracté sur la route de montagne puis déposé
au-dessus de ce toit, en plein dans l'axe de la pyramide (cf.
figure ci-dessus).
Pour hisser le pyramidion 70 m plus haut,
les Egyptiens ont pu employé la 'méthode de l'ascenseur'.
Description de la méthode
Tout d'abord, le pyramidion est tracté
au bord d'une marche (cf. figure 1). Puis les ouvriers placent
des gravats sur son côté gauche pour le faire pivoter(cf.
figure 2). Ensuite, ils placent des dalles sous la partie droite
du traîneau, très près de l'axe de rotation
(cf. figure 3) et ils déposent des contrepoids sur le
côté droit du pyramidion. A partir d'une certaine
masse, le pyramidion est déséquilibré et
retombe en arrière (cf. figure 4). Les ouvriers déposent
alors des dalles sous la partie avant et à côté
du nouvel axe de rotation (cf. figure 5) puis retirent les gravats
et les déposent sur le côté gauche: Le pyramidion
bascule alors vers l'avant (cf. figure 6) et on recommence...

Remarques:
Lorsque les dalles ont atteint une certaine
hauteur, celles-ci sont remplacées par les blocs de pierre
constituant les assises.
Il existe une méthode intermédiaire entre la méthode
de l'ascenseur et l'ascenseur oscillant, instrument connu des
Egyptiens au Nouvel Empire. Cela consiste à se servir
d'un traîneau dont la face inférieure a la forme
d'une marche d'escalier :

Le problème avec cette méthode c'est que le traîneau
a tendance à se courber lorsqu'il est placé au-dessus
du vide. Pour remédier à cela, les ouvriers insèrent
de force des dalles ayant en partie la forme d'un coin en différents
endroits sous la partie avant puis ils retirent ces dalles (sauf
évidemment celles qui se trouvent près de l'axe
de rotation) et font basculer le traîneau vers l'avant
à l'aide des contrepoids (cf. figure 6).

La route de montagne extérieure

Escalier géant
Le halage des très lourds traîneaux
sur la route de montagne pose beaucoup de problème, en
particulier près des virages, car il y a très
peu de place pour les ouvriers. Cependant, il existe une méthode
pour arriver à déplacer des pierres très
lourdes sur cette route, et cela même dans les tournants.
Celle-ci consiste tout d'abord à construire
un escalier géant comme sur la figure ci-dessus, chaque
marche de l'escalier mesurant 2 à 3 m de hauteur. De
plus, les faces supérieures des marches sont légèrement
inclinées et recouvertes d'un tapis roulant.

Ensuite, le traîneau est halé au bas de la première
marche situé au niveau du sol et il est hissé
verticalement grâce à la 'méthode de l'ascenseur'
(cf. Un système pour hisser le pyramidion ). Arrivé
en haut, le traîneau est alors replacé sur ses
rondins, lesquels se trouvent sur une route légèrement
descendante qui conduit jusqu'à la seconde marche, et
il est halé jusqu'au bas de celle-ci. Et ainsi de suite...
La fin de la construction

Rampe hélicoïdale en briques
En même temps que les lourdes poutres
sont hissées sur le grand escalier (ce qui prend sans
doute quelques mois), une rampe hélicoïdale en briques
crues est construite sur les assises de la pyramide, juste à
côté de la route de montagne.
Ensuite, les Egyptiens terminent la construction
de la partie inférieure de la pyramide située
à moins de 70 m de hauteur en comblant les vides à
l'aide de pierres (vraies ou fausses). En même temps,
ils construisent la partie centrale de la petite pyramide qui
débutent à partir de 70 m de hauteur, mais avec
de vraies pierres qui sont transportées sur la rampe
en briques.
Enfin, une fois la partie inférieure
de la pyramide terminée, les ouvriers peuvent alors poser
les pierres périphériques des assises situées
à plus de 70 m de hauteur. Ces pierres sont fausses pour
des raisons de commodité (et ainsi il n'y a pas à
prolonger la rampe en briques).
Remarque :
En ce qui concerne les blocs de calcaire
du revêtement, je ne sais pas trop si ceux-ci sont posés
au fur et à mesure de la construction ou bien au contraire
tout à la fin (mais ce serait alors de fausses pierres).
La construction du coeur de la petite pyramide

Figure 1 : Rampe linéaire à traîneau-contrepoids

Figure 2: Association de 2 rampes linéaires à
traîneau-contrepoids
Les pierres sont donc amenées à
70 m de hauteur sur une rampe hélicoïdale en briques
crues construite sur les assises de la pyramide, près
de la route de montagne (cf. La fin de la construction).
Pour hisser les traîneaux encore plus
haut, les Egyptiens construisent progressivement, en même
temps qu'ils posent les nouvelles assises, deux rampes linéaires
en brique de pente 10% près de l'un des axes de symétrie
de la pyramide et situées d'un côté et de
l'autre du pyramidion :

Lorsque les rampes ne peuvent plus être
prolongées, les Egyptiens accentuent progressivement
leur pente (qui dépassent donc les 10%) et ils relient
les traîneaux à hisser à deux traîneaux-contrepoids
remplis de gravats placés sur deux autres rampes construites
à l'arrière sur les assises (cf. figure 1).
Lorsque les pentes des rampes ne peuvent
plus être augmentées, les Egyptiens construisent
deux autres rampes linéaires de pente 10% parallèles
aux rampes précédentes, de sens opposé
et débutant là où la précédente
se terminait. Ensuite, lorsque les rampes ne peuvent plus être
prolongées, les ouvriers accentuent leurs pentes et relient
les traîneaux à des traîneaux-contrepoids
comme précédemment (cf. figure 2).

Et ainsi de suite... (éventuellement)
A la fin, la rampe en briques est désinstallée
et des fausses pierres sont coulées à cet endroit
pour combler l'espace vide. Egalement, le pyramidion est hissé
jusqu'au sommet grâce à la méthode de l'ascenseur.
Théorie
de Vincent Elissagaray
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des pyramides:
http://mathematiques.scola.ac-paris.fr/pedago/tpe/constpyr/construc.htm
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