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ALEXANDRE
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Alexandre
le Grand

(Colin Farrell dans le role d'Alexandre)
Alexandre le
Grand ou Alexandre III de Macédoine (Alexandros
III o Makedôn, Alexandros signifiant « protecteur
de l'homme ») (21 juillet -35613 juin -323).
Il portait
le surnom de dikoros en raison d'une évidente
hétérochromie.
Fils de Philippe
II de Macédoine, élève d'Aristote
et roi de Macédoine en -336. Il fut l'un des
plus grands conquérants de l'Antiquité
et fonda notamment Alexandrie en -331.
Le mythe d'Alexandre
s'explique principalement par ses prétentions
à la conquête universelle (du monde entier).
Cette aspiration, à la fois impossible et presque
réalisée avant qu'il ne soit foudroyé
à l'âge de 33 ans, eut comme conséquence
durant un temps très court une
unité politique jamais retrouvée ensuite
entre l'Occident et l'Orient.
L'héritage
d'Alexandre, également marqué par les
cultures grecque, occidentale, et orientale, fut partagé
entre ses généraux : il s'agit des différents
royaumes et dynasties de la période hellénistique.
Famille
Alexandre est
le fils de Philippe II de Macédoine et d'Olympias,
princesse d'Épire, sa troisième femme.
Par sa mère, il est le neveu d'Alexandre le Molosse,
roi d'Épire, territoire qui se situerait de nos
jours entre la région grecque d'Épire
et le Sud de l'actuelle Albanie.
La légende
veut qu'Olympias n'ait pas été fécondée
par Philippe, qui avait peur d'elle et de son habitude
à dormir en compagnie de serpents, mais par Zeus.
Alexandre se servit de ces contes populaires à
des fins politiques, faisant référence
au dieu plutôt qu'à Philippe quand il évoquait
son père. Une autre légende, d'origine
égyptienne celle-là, (Roman d'Alexandre)
veut qu'Alexandre soit le fils du dernier pharaon égyptien
de la XXXe dynastie, Nectanébo II.
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(Angelina Jolie [Olympias] & Colin Farell [Alexandre])
Par son père
Philippe II, Alexandre descendrait de Téménos
d'Argos, lui-même descendant d'Héraclès,
fils de Zeus pour cette raison, la dynastie macédonienne
s'appelle dynastie des Argéades ou des Téménides.
Par sa mère, Olympias, Alexandre pensait descendre
de Néoptolème, fils d'Achille et de Déidamie.
Enfance et éducation
Située dans
le Nord de la Grèce actuelle, la Macédoine est
l'une des régions pélasgiques antiques. La langue
parlée est alors l'un des nombreux dialectes grecs,
cependant, dès l'époque du roi Archélaos
(fin du Ve siècle av. J.-C.), la langue officielle
de la cour et de la chancellerie macédonienne devient
l'attique. Philippe, qui a séjourné à
Thèbes comme otage (entre -369 et -367), le parle pour
sa part couramment.
Après avoir
été éduqué par Léonidas
et Lysimaque d'Acarnanie, Alexandre reçoit pour précepteur
le philosophe Aristote de -343 à -340. Ce dernier est
le fils de Nicomaque, médecin d'Amyntas, le grand-père
d'Alexandre. Il rédige une édition annotée
de l'Iliade pour son élève. Alexandre lit également
Hérodote et Xénophon, auteurs qu'il sut exploiter
lors de ses conquêtes.
Plusieurs compagnons
d'enfance d'Alexandre se retrouveront à ses côtés
lors de la conquête de l'Asie.
Le roi de Macédoine
Bien que considéré
comme barbare par les Athéniens, le royaume de Macédoine
a, sous le règne de Philippe, étendu son hégémonie
sur la Grèce classique. Il vainc Athènes aux
Thermopyles en -352, intervient dans un conflit entre Thèbes
et Phocis, triomphe d'une coalition d'Athènes et de
Thèbes à la bataille de Chéronée,
en -338. Alexandre y fait ses preuves en commandant la cavalerie.
Philippe est également l'initiateur de la ligue de
Corinthe, rassemblant toutes les cités grecques, à
l'exception de Sparte, sous son commandement. La ligue doit
porter la guerre contre l'Empire perse. En -340, en l'absence
de son père, Alexandre devint régent de Macédoine.
À la mort
de son père, Alexandre reprend le flambeau et est reconnu
hégémon (??eµ??, « commandant en
chef ») de la ligue. Il n'est pas seulement roi des
Macédoniens, mais aussi, comme son père, archonte
à vie des Thessaliens et hégémon stratège
autocrate de la ligue de Corinthe. De, fait la politique de
la Ligue est entièrement dictée par les Macédoniens
Philippe puis Alexandre.
Au final, Alexandre
est assez peu présent comme souverain dans son royaume.
Le Conquérant
Durant l'hiver -338/-337,
Philippe de Macédoine a constitué la ligue de
Corinthe qui avait déclaré la guerre à
la Perse. Alexandre est le continuateur de l'uvre de
son père.
En -334 Alexandre
passe en Asie et, dès le mois de mai, remporte la bataille
du Granique. Dans la foulée Sardes se rend ; Halicarnasse
à son tour est assiégée et prise. Durant
l'hiver, il se rend à Gordion où, selon la légende,
il tranche le nud gordien.
En -333 il vainc
Darius III à la bataille d'Issoset s'empare de la famille
du Grand Roi, ainsi que de ses attributs royaux.
En -332 il conquiert
la Phénicie et assiège Tyr pendant sept mois.
À l'automne il entre en Égypte et se rend à
Memphis où il est peut-être intronisé
comme pharaon.
En -331 il fonde
Alexandrie d'Égypte, se rend à l'oasis de Siwa
où se trouve un sanctuaire oraculaire de Zeus-Ammon
; il y est salué par le grand prêtre à
la manière d'un pharaon, c'est-à-dire appelé
fils d'Ammon. Cette salutation, conforme à l'étiquette
égyptienne, sera très largement exploitée
par la propagande du Conquérant. Cette anecdote est
rapportée ainsi par Plutarque:
Quelques-uns affirment que le prophète, voulant le
saluer en grec d'un terme d'affection, l'avait appelé
« mon fils » , mais que, dans sa prononciation
barbare, il achoppa sur la dernière lettre et dit,
en substituant au nu un sigma: «fils de Zeus»
; ils ajoutent qu'Alexandre goûta fort ce lapsus et
que le bruit se répandit qu'il avait été
appelé « fils de Zeus » par le dieu.
Plutarque (46-120), Vies Parallèles
Il quitte ensuite
l'Égypte pour n'y jamais revenir.
Après un nouveau
passage à Tyr, il se dirige vers l'Assyrie et rencontre
l'armée du Grand Roi Darius III, le 1er octobre à
Gaugamèles. Le succès du combat lui ouvre la
route de Babylone, qui se rend suite à des négociations.
Il entre en vainqueur dans la capitale de l'Empire perse et
y demeure près d'un mois. Tandis que Darius, en fuite,
tente de réunir une nouvelle armée royale dans
les hautes satrapies, Alexandre prend la direction de Suse,
laquelle se rend à son tour.
La campagne se poursuit
en direction de la Perse proprement dite. Après avoir
été un temps arrêté par la résistance
aux Portes persiques, il parvient dans la ville la plus symbolique
du pouvoir perse, Persépolis. La ville est livrée
au pillage, puis quelques temps après, pour un geste
symbolique mûrement réfléchi, à
la fois en direction des Perses et des Grecs de la Ligue,
les palais de la terrasse sont livrés aux flammes.
En -330 la Médie
et le pays des Parthes sont conquis. Courant juillet, Darius
est assassiné.
En -329, Alexandre
traverse le Caucase indien (Hindu-Kuch) et parvient en Bactriane.
Puis passant le fleuve Amou-Daria poursuit en Sogdiane.
En -328, il épouse
Roxane.
En -327, il poursuit
son trajet vers la vallée de l'Indus, où régnent
des rois anciennement tributaires des Achéménides.
Après avoir soumis un certain nombre d'entre eux et
battu le roi Poros dans un combat terrible sur l'Hydaspe (affluent
de l'Indus), Alexandre pense franchir l'Hyphase (affluent
le plus oriental de l'Indus) pour atteindre la vallée
du Gange et l'Océan extérieur. Mais à
l'automne -326, sur les rives de ce fleuve, les troupes se
révoltent et le roi ne parvient pas à les convaincre
d'aller plus loin. Le Conquérant est obligé
de se plier aux volontés de la troupe et donne l'ordre
du retour. Il fait ériger douze autels marquant le
point extrême de sa progression à l'Est.
En -324 il est de
retour à Suse, et à Babylone au printemps -323.
C'est là qu'il meurt subitement des conséquences
d'un mal qui pourrait avoir été une forme de
paludisme, probablement aggravé par l'épuisement.
Le pharaon
Quand Alexandre entre
en Égypte en -332, il semble être accueilli en
libérateur. Il est même possible que ce soit
les Égyptiens eux-mêmes qui aient demandé
son aide, pour les affranchir de la domination perse qui s'exerce
sur le pays depuis deux siècles. Toujours est-il qu'il
ne rencontre que peu de résistance, et qu'il étend
rapidement son royaume jusqu'à la première cataracte
du Nil.
Alexandre se fait
proclamer pharaon à Memphis la même année.
Il sacrifie au taureau Apis gage de respect des traditions
égyptiennes et honore les autres dieux. Il se
dirige ensuite vers la côte meditérannéenne
où il choisira l'emplacement de la future Alexandrie
qui ne sera achevée que sous Ptolémée
Ier ou II. La légende veut qu'Alexandre ait choisi
lui-même les plans de la nouvelle cité. Il se
rend ensuite dans l'oasis de Siwa où il rencontre l'oracle
d'Amon-Zeus qui le confirme comme descendant direct du dieu
Amon. De retour à Memphis, il se fait officiellement
couronner dans le temple de Ptah et réorganise le pays
avant de repartir à la conquête du Moyen-Orient.
Son cheval
Alexandre le Grand sur son cheval Bucéphale
Bronze Museo Nazionale di Villa Guilia, Rome, Italie.
Bucéphale
était le cheval favori d'Alexandre. Selon la tradition,
avant lui, personne n'avait pu le dresser. Ayant remarqué
que l'animal était ombrageux c'est-à-dire
avait peur de son ombre , Alexandre parvint à
le maîtriser en le plaçant face au soleil. Bucéphale
mourut lors de la bataille de l'Hydaspe (-326). En son honneur,
Alexandre fonda sur son tombeau la ville de Bucéphalie
(ou Boukêphalia).
L'héritage
Selon Plutarque,
lorsqu'Alexandre, mourant, reçoit la question de Perdiccas
: « À qui entends-tu léguer l'Empire ?
», il lui fait cette réponse : « Au plus
digne ». La scène réelle ou non
laisse en tous cas augurer des déchirements
qui vont opposer ses généraux après que
son corps a été rapporté à Alexandrie.
Dans un premier temps Philippe III Arrhidée et Alexandre
IV lui succèdent avec pour régent Antipater.
Cependant l'appétit de pouvoir des généraux
sera plus forte que la fidélité dynastique.
Alexandre a eu deux
fils avec Roxane. Il est dit du premier qu'il est mort en
bas âge. Cependant, certaines traditions helléniques
pontiques font oralement référence à
la mise en scène de la mort de ce dernier, qui aurait
engendré une descendance. Le second, posthume, qui
se prénomait aussi Alexandre, Aegos, a été
assassiné en -310.
Les Diadoques
Les Diadoques sont
les généraux d'Alexandre qui se partagèrent
sa succession : Antigone le Borgne (ancêtre des Antigonides),
Ptolémée Lagos ou Sôter (ancêtre
des Lagides) et Séleucos (ancêtre des Séleucides).
Les différentes composantes de l'empire d'Alexandre
pour leur partie occidentale ne seront plus
réunies sous la même puissance pendant deux siècles,
jusqu'à l'Empire romain.
Les Lagides
Ptolémée
Lagos, général d'Alexandre et son frère
naturel selon Pausanias, s'approprie à la mort d'Alexandre
l'Égypte dont il est alors satrape en 305 avant notre
ère, et ouvre la période dire lagide, c'est-à-dire
la Dynastie des Ptolémées, sous le nom de Ptolémée
Ier. Cette dynastie pharaonique, la dernière, s'éteindra
en l'an 30 avant notre ère avec la mort de Ptolémée
XV Césarion (fils de Cléopâtre et de Jules
César) et l'avènement de la domination romaine.
Durant cette période, 16 Pharaons (dont deux femmes)
se succéderont sur le trône d'Égypte et
auront pour principal objectif de faire ressurgir la grandeur
passée du pays.
Les Séleucides
Les Séleucides,
à qui échut la Babylonie, furent avec
la dynastie des Ptolémées en Égypte
la plus puissante des dynasties héréditaires
qui se partagèrent l'empire d'Alexandre.
Les royaumes indo-grecs
Lors de la conquête
de l'Inde, Alexandre institua des satrapies : satrapie de
l'Indus supérieur (Gandhâra) gouvernée
par Nikanor, l'Indus Moyen comprenant le royaume de Taxila
et l'ouest du Penjab, dirigée par Philippos, et l'Indus
inférieur couvrant le Sind et la côte dont le
pouvoir est partagé entre son beau-père Oxyartès
et Péithon. Des royaumes et principautés indépendants
s'intercalent, dont le royaume de Pôrôs.
Au milieu du IIIe
siècle av. J.-C. les satrapies orientales se trouvent
coupées de l'Empire séleucide par l'avancée
des Parthes. Vers -240 Diodote, satrape de Bactriane prend
le titre de roi. Vers -230, Euthydème s'empare du trône
et son fils Démétrius lui succède. Euthydème
initie un accroissement vers le sud mais c'est son fils, profitant
de l'effondrement de l'Empire maurya, qui accroît le
plus le royaume en ajoutant l'Arachosie, la Gédrosie
et la Carmanie.
Se constitue alors
un royaume indépendant dans le Gandhâra avec
Agathocle et Pantaléon (vers -190/-180) puis Appolodote
(vers -180/-160).
En Bactriane, un
dénommé Eucratide (-170/-145) s'empara du pouvoir
et parvint à créer une « Grande Bactriane
» incluant la Sogdiane, la Margiane et l'Arie. Puis
il conquit l'Arachosie, le Gandhâra et une partie du
Penjab. Il fut assasiné par son fils et son empire
s'effondra.
Ménandre
ou Milinda pour les Indiens (vers -155/-130), souverain
dans le Penjab, représenta alors une nouvelle puissance.
Mais son royaume lui survécut peu.
Ensuite les connaissances
sont fragmentaires : Antialcidas, souverain de Taxila vers
-100, Archébios son successeur vers -90/-80 soumis
par les Saces. Vers -55 les souverains grecs du Penjab oriental
Apollodote II et Hippostrate reprennent Taxila. Le dernier
souverain grec connu est Straton II, roi de Sâgala,
vaincu par les Scythes.
Villes fondées par Alexandre
Selon Plutarque et
Appien, Alexandre aurait fondé 70 villes, seules 13
d'entre elles étant aujourd'hui identifiées.
Alexandrie d'Égypte : l'actuelle Alexandrie, la plus
connue de ses fondations.
Alexandrie d'Arachosie : l'actuelle Kandahar
Alexandrie d'Asie :
Alexandrie de Margiane : sans doute à l'emplacement
de l'actuelle Mary au Turkménistan.
Alexandrie Eschate : Léninabad.
Alexandrie Prophthasia : Farah.
Alexandrie Areion : Hérat.
Alexandrie Sogdiane :
Alexandrie Susiane : Harax.
Alexandrie de Carmanie :
Alexandrie du Caucase :
Alexandrette : Iskenderun dans la province du Hatay en Turquie.
Bucéphalie
Anecdotes
L'incendie du temple
d'Artémis à Éphèse
Le jour même
de la naissance d'Alexandre le Grand, le temple d'Artémis
à Éphèse, l'une des sept merveilles du
monde antique, était victime d'un incendie criminel.
En effet, le 21 juillet -356, Érostrate mit le feu
à un monument vénéré par toute
la Grèce pour sa beauté : il voulait ainsi s'assurer
que son nom resterait dans l'histoire. Pour ce méfait,
il fut torturé puis mis à mort et les autorités
interdirent que soit prononcé son nom. Mais les consignes
n'ont pas été respectées par tous, et
le nom d'Érostrate nous est parvenu. Ses vux
ont donc finalement été exaucés.
L'ambassade de Gaule
à Alexandre le Grand
Suivant Strabon et
Arrien, des émissaires celtes les ancêtres
des Scordisques du milieu du IIIe siècle rencontrèrent
Alexandre sur le Danube, où il combattait d'autres
peuples en -335. L'anecdote suivante est rapportée
à cette occasion :
« Quand Alexandre eut vaincu les Gètes et rasé
leur ville, sur le Danube, il lui vint des ambassades de tous
côtés et entre autres des Gaulois, qui sont (dit-il)
de grands hommes. Alexandre leur demanda alors ce qu'il craignaient
le plus au monde, en s'attendant à ce que ces gens
disent qu'ils ne craignaient rien plus que lui : mais il fut
détrompé car il avait affaire à des gens
qui ne s'estimaient pas moins que lui ; ils lui dirent que
la chose de ce monde qu'ils craignaient le plus était
que le ciel ne tombât sur eux, ce qui signifiait qu'ils
ne craignaient rien. »
La construction du mythe
Onésicrite
et Callisthène compagnons d'Alexandre sont à
l'origine de la légende dans leurs récits des
campagnes d'Asie. Au IVe siècle avant J.-C., l'historien
grec Clitarque d'Alexandrie écrit une Histoire d'Alexandre
déjà remplie de fables. Ce fut le premier ouvrages
a construire le mythe.
En Égypte,
sous le règne des Ptolémées, se crée
la plus grande part du mythe. Pour légitimer leur dynastie,
ils inventent un Alexandre égyptien de caractère
divin par une assimilation à des dieux ou à
des héros comme Héraclès. L'admiration
pour le conquérant gagne progressivement Rome. Pendant
la deuxième guerre punique, Plaute y voit le modèle
parfait du héros. Mais à Alexandrie, on entend
rester maître de la légende. Une Histoire d'Alexandre
le Grand, écrite par un pseudo Callisthène vers
222, raconte qu'Alexandre n'est pas le fils de Philippe de
Macédoine mais le fils d'Olympias et du dernier pharaon
d'Égypte qui va se réfugier à Pella,
capitale de la Macédoine, pour fuir l'armée
Perse. Le héros du pseudo Callisthène parcourt
tout l'univers connu et mythique, agrémentant ses déplacements
d'aventures merveilleuses. Ces voyages et ces récits
sont repris et enjolivés dans des versions postérieures
de ce premier « roman » d'Alexandre. Une des dernière
est écrite en France au XIIe siècle.
Les récupérations
Les juifs:
Le pseudo-Callisthène leur a déjà ouvert
la voie, narrant une rencontre entre Alexandre et le grand
prêtre de Jérusalem. Le Talmud reprenant cette
tradition, fait d'Alexandre un héros sémitique,
défenseur et propagateur de la religion du Dieu unique.
Les chrétiens d'orient:
Une version syriaque du pseudo Callisthène (vers 514)
insiste sur le voyage au pays des ombres et la construction
de la muraille destinée à contenir les assauts
de Gog et Magog.
Les musulmans:
La Sourate de la caverne (Sourate XVIII) mentionne Dhû'l-Qarnâ'
«le Bicornu».
Dans cette Sourate, le Coran s'inspire de l'histoire légendaire
d'Alexandre.
Alexandre dans le Coran
Le Coran fait d'Alexandre
un de ses héros, de ses prophètes, sous le nom
de Dhû'l-Qarnâ'
« Ils t'interrogent au sujet de Dhû'l-Qarnâ'.
Dis: «Je vais vous raconter une histoire qui le concerne.»
Nous avions affermi sa puissance sur la terre et nous l'avions
comblé de toutes sortes de biens. »
Le Coran (XVIII, 83)
Tabarî a tenté
une explication sur l'origine de la relation aux cornes. Cette
thèse n'est cependant appuyée par aucune preuve
concrête :
« Alexandre est appelé Dhû'l-Qarnâ'
pour cette raison qu'il alla d'un bout à l'autre du
monde. Le mot qarn veut dire une corne, et on appelle les
extrémités du monde cornes. Lui, étant
allé aux deux extrémités du monde, tant
à l'orient qu'à l'occident, on l'appelle Dhû'l-Qarnâ'.[...]
»
Tabarî, La Chronique (De Salomon à la chute des
sassanides), Actes Sud / Sindbad
On considère
généralement que le nom de Dhû'l-Qarnâ'
donné à Alexandre le Grand a une explication
plus simple. En effet, on peut voir Alexandre, portant les
cornes du dieu Ammon, sur le tétra-drachme frappé
à son effigie. Cette pièce a circulé
dans tout l'orient et a servi de modèle aux monnaies
arabes (???? [dirham], vient du grec drachme, d?a?µ?
/ drakhmê).
Sources: Plutarque,
Vie d'Alexandre
Justin, Abrégé des Histoires philippiques de
Trogue Pompée (lire en ligne]
Pseudo-Callisthène, Le roman d'Alexandre.
Les Historiens d'Alexandre, Les Belles Lettres, coll. «
Fragments », Paris ISBN 225174200X.
texte tiré
de wikipedia.org
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