|
Achille
Le
plus grand des héros grecs, Achille, a été
chanté longuement par Homère dans l'Illiade.
Sa gloire a traversé les siècles. Sa légende
s'est enrichie de mille détails. Aussi, par souci
de simplification, on distingue généralement
l'Achille de la tradition homérique et celui
des traditions posthomériques. Fils de Thétis
et de Pélée, roi de Phthie en Thessalie,
Achille, confié à Phoenix, apprit de ce
savant précepteur l'art de l'éloquence
et le maniement des armes. On dit également qu'il
reçut du centaure Chiron des leçons de
médecine. Avide de gloire et d'exploits, il suivit,
en compagnie de son inséparable ami Patrocle,
les deux héros grecs Nestor et Ulysse, qui rejoignaient
le siège de Troie. Il préférait,
malgré les avertissements de Thétis, une
vie courte, mais glorieuse, à une existence plus
longue, mais obscure. Sa beauté, sa bravoure,
sa fermeté d'âme, la précieuse protection
que lui accordèrent Héra et Athéna
contribuèrent à accroître sa renommée.
Cependant, le caractère du héros n'était
pas dénoué de faiblesses. Ombrageux, excessif
dans ses passions et ses rancunes, il abandonna la lutte
lorsque Agamemnon lui eut ravi Briséis, la belle
captive dont il était amoureux. Privés
de son appui, les Grecs essuyèrent défaites
sur défaites. Mais à la nouvelle de la
mort de son ami Patrocle, tué par Hector, Achille
sortit de sa réserve et revêtit une armure
magique, forgée par Héphaïstos à
la demande de Thétis. Il s'engagea de nouveau
dans la bataille. Il tua Hector à l'issue d'un
combat singulier et traîna le corps de son ennemi
tout autour de la ville de Troie, sous les yeux des
Troyens épouvantés. Puis, s'apaisant,
il finit par consentir, en un beau geste de piété,
à restituer la dépouille d'Hector à
Priam, son père. Les jours du héros étaient
toutefois comptés. Achille ne devait pas voir
la victoire finale des Grecs. Il tomba, devant les portes
Scées, au pied des murailles de Troie, frappé
de la main de Pâris guidé par Apollon.
Il fut enseveli, au milieu des pleurs et des gémissements,
sur le rivage de l'Hellespont.
Selon les traditions
postérieures, Thétis tenta, à plusieurs
reprises, de procurer à son fils Achille l'immortalité.
Pour cela, elle le frottait le jour avec de l'ambroisie
et le plongeait la nuit dans le feu. Enfin, elle le
trempa dans les eaux du Styx. Le corps d'Achille devint
invulnérable, à l'exception du talon,
par où sa mère l'avait tenu. Lorsque la
guerre de Troie éclata, Thétis recommanda
à son fils de se déguiser en femme et
de se mêler, sous le nom de Pyrrha, au groupe
des filles du roi Lycomède, afin d'échapper
à la pression des guerriers. Mais Ulysse, ayant
appris du devin Calchas que la présence d'Achille
dans les rangs de l'armée des Grecs était
nécessaire à leur victoire, contraignit
Achille par la ruse à le suivre : Il se déguisa
à son tour en marchand et alla proposer aux filles
du roi Lycomède des tissus de grandes qualités
et des armes. Toutes les filles se dirigèrent
vers les voiles et les tuniques, excepté Achille
qui allait essayer le armes, se montrant sous son vrai
jour. Plus tard, au cours du siège de Troie,
il fut sur le point de trahir ses alliés par
amour pour Polyxène, fille de Priam, mais il
périt, le talon percé d'une flèche
qui était son point faible. Il est vrai que ces
récits tardifs, s'ils n'ajoutent rien à
la gloire d'Achille, n'ont pas réussi à
émousser l'adoration des Grecs pour leur héros
préféré, qui, selon une tradition
courante, passerait une éternité bienheureuse
soit dans l'île Blanche, à l'embouchure
du Danube, soit aux champs Elysées.
|
|